Le commerce de Grossoeuvre rencontre des difficultés et aujourd’hui, nous ne savons pas comment l’affaire va évoluer. Notre article se propose de vous expliquer comment la mairie est devenue propriétaire des murs et les enjeux du maintien de ce commerce pour notre commune.
Le restaurant de Grossoeuvre est installé dans la rue St Pierre depuis plusieurs décennies. Les cartes postales anciennes montrent que ce commerce a eu de multiples activités qui ont évolué en fonction des besoins de la population. Dans les années 1990, l’épicerie a fermé et seule l’activité de restauration a perduré.
Entre 2008-2009, le restaurant a été fermé pendant quelques mois dans l’attente d’un acheteur. La mairie s’est tournée alors vers un organisme (le CNFP) qui soutient l’implantation des commerces en zone rurale en achetant des biens. Cet organisme a acquis les murs du fonds de commerce sous condition : au terme de 5 ans, les gérants doivent acheter le fonds de commerce s’ils le souhaitent sinon la commune sera dans l’obligation d’acquérir les murs selon les termes de l’accord initial. Jusqu’en juin 2014 le CNFP a accepté que les loyers soient réduits de moitié (un peu moins de 500 € par mois pour l’ensemble des locaux). De jeunes gérants se sont installés et ont maintenu la restauration sans toutefois développer la partie épicerie.
La commune a versé une première subvention de 1500 € et a participé à certains travaux. Le reste des aides communales a été par la suite suspendu en raison de la fermeture de l’épicerie. Pendant toute cette période, la mairie n’avait pas de charge et ne recevait pas les loyers. Il n’y a eu aucun impact sur les comptes financiers de la commune.
En juin 2014, les gérants refusent d’acquérir les murs et donc la commune se retrouve dans l’obligation d’acheter les murs du fonds de commerce pour un montant d’environ 190 000 €. Le financement est réalisé en partie par prélèvement sur le budget, le solde par un emprunt pour un montant de 120 000 €. Nous avons pris une délibération pour fixer le montant à 1 000 € mensuel comme les dispositions initiales de 2009 le prévoyaient.
Depuis juin 2014, les loyers demeurent impayés. L’activité de bar et de restauration est toujours assurée dans l’attente d’une cessation d’activité avec ou sans reprise du fonds.
Au final, actuellement, la mairie paie des mensualités de 950 € et ne reçoit aucun loyer ce qui pèse sur le budget communal.Si le fonds de commerce était vendu par les gérants, le commune pourrait récupérer les loyers de retard et le repreneur assurerait les nouveaux loyers.
Les conseillers municipaux ont visité le commerce pour se rendre compte de l’état des locaux et des possibilités d’aménagement. L’ensemble des bâtiments présente un potentiel en surface, le gros œuvre paraît assez correct, mais la décoration et l’aménagement sont très défraîchis.
En novembre, le conseil municipal a adopté à la majorité une délibération pour fixer le loyer à 800 € pour un éventuel repreneur.
La poursuite de l’activité est une nécessité pour la commune, qui enregistrerait en cas de fermeture une augmentation des charges de plus de 10 000 € par an. Pour autant, il faudra être vigilant sur la qualité du repreneur pour être autant que possible certain qu’il pourra faire face aux loyers. Il faudra également contrôler les travaux pour garder le potentiel du commerce. Enfin pour répondre aux aspirations des habitants, il serait vraiment souhaitable que l’épicerie reprenne du service. Ce serait un lieu de rencontres et de vie au cœur du village.